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Grasset
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En tenue d'Eve : féminin, pudeur et judaïsme
Delphine Horvilleur
- Grasset
- essai français
- 8 Mai 2013
- 9782246787464
Les discours religieux fondamentalistes actuels expriment une obsession croissante de la pudeur des femmes. Réduite aux parties de son corps susceptibles d'éveiller le désir, la femme est « génitalisée » à outrance. Faut-il alors couvrir sa nudité ? Faut-il la renvoyer à son destin : le voilement ?Delphine Horvilleur analyse successivement les sens de la pudeur et de la nudité, l'obsession du corps de la femme et sa représentation comme "être orificiel" pour proposer une autre interprétation de la tradition religieuse. Elle met à mal les lectures qui font de la femme un être tentateur, et de la pudeur l'instrument de sa domintation. Ainsi nous montre-t-elle comment la nudité recouverte d'Adam, d'Eve ou de Noé, renvoie à une culture du désir et non à une volonté de le tuer. Comment le voile est à l'origine destiné, non à rejeter, mais à approcher l'autre. Comment le féminin concerne aussi les hommes qui endossent, dans la prière et la pratique judaïques, les attributs des femmes et du maternel. On découvre alors, dans cette plongée au coeur des grands monothéismes, un autre visage de la femme, de la pudeur, et de la religion.
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« Tu vas vraiment être la bonne soeur la plus géniale que je connaisse, m'a dit mon ami Maxime. Une bonne soeur sur roulettes, avec des baskets léopard, un chien d'assistance et un bras robotisé, c'est fou, on dirait presque un personnage de BD... »
Jusqu'il y a peu encore, Charlotte de Vilmorin était chef d'entreprise en fauteuil, globe-trotteuse infatigable et engagée dans mille aventures... Mais Dieu n'était pas dans ses plans.
Un soir, avant un grand évènement, son bras ne répond plus et reste figé sur l'accoudoir. La voici incapable de manger seule. Les larmes montent et menacent. Comme à son habitude, Charlotte ne se laisse pas abattre, mais les difficultés, les doutes et les interrogations s'enchaînent. Est-ce qu'il ne serait pas tentant de réclamer un miracle ?
Avec une sincérité rare et un humour décapant, Charlotte de Vilmorin nous offre le récit lumineux de son cheminement vers la foi. Une leçon de vie, où l'on croise des amis merveilleux, un chien prodigieux, des esprits libres, dans une joie de vivre à elle seule miraculeuse. -
Comment les rabbins font les enfants ; sexe, transmission, identité dans le judaïsme
Delphine Horvilleur
- Grasset
- essai français
- 14 Octobre 2015
- 9782246857426
A l'heure des replis communautaires et des identités figées, que signifie appartenir et transmettre ? Contrairement à ce qu'affirment tous les fondamentalismes, la transmission d'un héritage ne doit pas être une réplication à l'identique. Elle dépend d'une infidélité partielle, garante de surgissements inattendus, aujourd'hui comme hier.
Mariant filiation et rupture, la tradition juive ne se renouvelle qu'en étant bousculée et nourrie par sa rencontre avec d'autres ; cela implique l'ouverture à l'Etranger, ainsi que l'ouverture au Féminin. Cet ouvrage est donc d'abord un plaidoyer pour une « religion matricielle » qui, à la manière d'un utérus, est un lieu de fertilisation. Les textes sacrés eux-mêmes y sont fécondés par des lectures inédites.
Illustrant brillamment cette vision ouverte de la religion, Delphine Horvilleur revisite, loin des interprétations convenues, quelques épisodes fameux de la Genèse, notamment Adam et Eve, Caïn et Abel, l'histoire biblique des premiers parents et des premiers enfants de l'humanité. Elle montre aussi sa capacité à repenser les grands problèmes contemporains à partir de la tradition rabbinique. Trois thèmes sont successivement abordés : Comment, selon le judaïsme, se fabriquent un parent, une identité et un désir, c'est-à-dire la possibilité d'enfanter l'avenir.
Procédant avec clarté et humour, citant aussi bien Emile Ajar et Amos Oz que la Genèse et le Talmud, elle conclut son livre par une analogie entre le Texte et le Féminin, dotés d'une même capacité de croître et de multiplier. -
éloge d'une guerrière : Thérèse de Lisieux
Jean de Saint-Cheron
- Grasset
- essai français
- 4 Janvier 2023
- 9782246832072
Qu'ont en commun une guerrière et une sainte ? A priori, rien. Tout semble même les opposer. L'une serait du côté du Mal et du sang, l'autre du Bien et de la lumière. A cette idée, la représentation de Thérèse de Lisieux, proclamée en 1997 trente-troisième docteur de l'Église et sainte française la plus célèbre avec Jeanne d'Arc, semble donner raison. Bouquet de roses et crucifix entre les bras, voile sur la tête et guimpe autour du visage, sourire ténu, ainsi la connait-on. Comme une sainte, et non telle une guerrière. Ce qu'elle était pourtant. C'est le paradoxe que prétend dénouer ce livre. Car aimer son prochain est un combat (qu'on nomme spirituel), une lutte que Thérèse Martin aura menée sa vie durant. Et d'abord contre elle-même.
Dans cet essai biographique passionnant, Jean de Saint-Chéron retrace son existence pour faire, non l'éloge de la bonne soeur aux fleurs, mais celui de la sainte guerrière, et rappeler combien l'amour dont parle la Bible est « une glorieuse guerre ». En sept courts chapitres, on suit sa formation martiale, de son enfance marquée par sa vive piété, son caractère déterminé et la mort de sa mère, à sa conversion à 13 ans, lorsqu'elle comprend que, pour aimer, il lui faudra souffrir beaucoup. De Rome, où elle va conquérir la forteresse du Carmel à la pointe de l'épée en implorant le Pape de la laisser y entrer avant l'âge légal, à son entrée en religion parmi ses soeurs dont elle s'attèle à aimer les défauts, c'est un parcours du combattant qu'elle raconte dans ses écrits et que Jean de Saint-Chéron nous fait revivre en la suivant et la citant avec énergie, science et ardeur. Un éloge puissant et une leçon de foi moderne sur la bataille de l'amour et du pardon. -
éthique du samouraï moderne ; petit manuel de combat pour temps de désarroi
Patrice Franceschi
- Grasset
- essai français
- 13 Février 2019
- 9782246817024
« Jusqu'à sa disparition en 2010, maître Isogushi enseignait au dojo d'Ishen dans le sud du Japon. Son enseignement comportait deux disciplines inséparables : pour le corps et pour le mental, la transmission de l'ensemble des arts martiaux traditionnels ; pour l'âme et pour l'esprit, un guide nouveau pour la conduite de la vie. On ignore combien d'élèves forma maître Isogushi, venus des cinq continents, et il ne reste de cet enseignement que les notes de cours prises par mon vieil ami Emiliano Zapoga dit « le Mexicain », ici rassemblées. Le maître a voulu que ses propos soit autonomes, tout en formant un modèle éthique complet, utilisable de manière concrète par n'importe quel homme ou femme. A quoi j'ajoute jeune adulte qui cherche une conduite à sa vie ».
Ainsi commence cet extraordinaire ouvrage de Patrice Franceschi : une « éthique » personnelle, forgée au fil des années par l'auteur, entre ses études approfondies de philosophie à la Sorbonne, sa passion pour les stoïciens ; et sa pratique des arts martiaux, de l'engagement et de la lutte, depuis l'Afghanistan jusqu'au kurdistan syrien... Ce « petit manuel de combat » rassemble 327 courts chapitres, mélodieux, philosophiques, universels. Ici une brève parabole ; là un aphorisme surprenant ; ici encore, un paradoxe. Chaque ligne étonne, secoue, oblige. C'est à la fois une éthique ; un manuel de haute tenue pour une époque où rien ne semble tenir, et nous tenir. Et la recherche d'une voie, à l'évidence humaniste, poétique - à la manière d'un Kipling écrivant à son fils.
Romancier, explorateur, baroudeur, Patrice Franceschi est aussi un passionné de sagesse, une sagesse active, vive, enthousiaste - il nous offre ici le plus beau des traités, dans une langue nette et forgée par le temps.
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La dimension du temps dans le Coran
Mahmoud Hussein
- Grasset
- essai français
- 8 Février 2023
- 9782246833390
Pour les croyants musulmans, le Coran est la Parole de Dieu. Selon certains d'entre eux, cette Parole doit être prise à la lettre ; selon les autres, elle peut faire l'objet d'interprétations plus ou moins subtiles. Mais pour la plupart d'entre eux, elle est imprescriptible, elle a valeur absolue, en tous temps et en tous lieux. Cette approche a été transmise depuis des siècles, de génération en génération, comme une évidence indiscutée. Mais elle pose désormais un insidieux dilemme à tous les croyants qui portent une vision sécularisée du monde et se réclament de valeurs humanistes universelles. Assumant le principe de l'égalité en droit des individus, quels que soient leur religion, leur sexe, ou leur appartenance ethnique, ces croyants se trouvent en porte à faux avec nombre de versets coraniques qui vont à l'encontre de ces valeurs. Ils ne peuvent que récuser, par exemple, l'inégalité de statut social entre l'homme et la femme, la pratique de l'esclavage, la violence contre les Infidèles, les châtiments corporels. Le dilemme de ces croyants n'est pas imputable au Coran, mais au dogme selon lequel la Parole de Dieu serait globalement imprescriptible. Dogme qui repose sur un postulat implicite, tout à fait discutable : que la Parole de Dieu est nécessairement consubstantielle à Dieu. Ce postulat a été théologiquement réfuté par certains des plus grands penseurs musulmans. C'est une thèse, qui a lentement pris corps en se confrontant à une thèse adverse, et qui n'a définitivement prévalu, à l'échelle du monde musulman, que plusieurs siècles après la mort du Prophète. Le présent essai rappelle brièvement le contexte historique dans lequel cette thèse s'est imposée, avant de démontrer qu'elle peut faire, au XXIe siècle, l'objet d'une réfutation nouvelle, dotée d'une cohérence, et d'une force d'évidence, qu'elle ne pouvait avoir il y a mille ans.
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« Il est difficile, ces temps ci, de penser librement et encore plus de penser en athée. Affirmer que les idéaux de la philosophie des Lumières sont toujours d'actualité nous fait paradoxalement passer pour des réactionnaires, des islamophobes, voire des compagnons de route du Front National assimilé au fascisme. Dans un monde qui prétend en masse « Je suis Charlie », Voltaire revenu passerait pour un défenseur du fanatisme ! C'est le monde à l'envers.
Je me propose de réactiver la pensée des Lumières dans ce Penser l'Islam. Non pas le penser en faveur ou en défaveur, ça n'est pas le propos, mais en philosophe. Je lis le Coran, examine les hadiths et croise avec des biographies du Prophète pour montrer qu'il existe dans ce corpus matière au pire et au meilleur : le pire, ce que des minorités agissantes activent par la violence, le meilleur, ce que des majorités silencieuses pratiquent de manière privée. Comment la république doit-elle considérer ces deux façons d'être musulman ? Y-a-t-il des relations et des points de passage entre minorités agissantes et majorités silencieuses, sachant que l'histoire est faite par les premières, pas par les secondes ?
Ce livre remet également en relation ce qu'il est convenu d'appeler le terrorisme avec la politique étrangère islamophobe menée par la France derrière l'OTAN depuis des années. Nous nommons barbarie ce que nous ne voulons pas comprendre. L'islam terroriste a été partiellement créé par l'occident belliqueux. Les choses ne sont pas aussi simples que ce que, de part et d'autre, on voudrait nous faire croire. D'où la nécessité de se remettre à penser. Sur ce sujet comme sur d'autres.»
M. O. -
Longtemps, lorsqu'un homme mourait, ses proches étaient heureux de pouvoir dire : " Soyez tranquille, il a eu le temps de se préparer. " Aujourd'hui, pour la première fois dans l'histoire, on se rassure : " Consolez-vous, il ne s'est rendu compte de rien. "
De la mort, nous avons tout oublié, tout ce que notre culture avait érigé en sagesse. Même la science est devenue ignorante. Tellement que des savants tirent la sonnette d'alarme : il faut, disent-ils, réhabiliter l'agonie, écouter les mourants, étudier ce passage aussi capital que la naissance.
Psychiatres, cardiologues, chirurgiens, biologistes et physiciens, dans les laboratoires les plus sophistiqués des États-Unis, de Grande-Bretagne, de France (récemment), mais encore en Inde et partout dans le monde, analysent, sondent, interrogent la mort, ou du moins ceux qui ont frôlé la mort, collectionnent leurs récits, examinent leurs témoignages, confrontent leurs expériences... Et l'on découvre que la mort cacherait une clarté à l'éblouissante beauté, pleine de vie, pourrait-on dire. La source noire. Aux portes de la mort, c'est une nouvelle approche de la vie, de la connaissance, de la mémoire... -
L'Islam contre l'Islam ; l'interminable guerre des Chiites et des Sunnites
Antoine Sfeir
- Grasset
- essai français
- 16 Janvier 2013
- 9782246804277
Rien ne serait plus périlleux, aujourd'hui, que de décrypter les tumultes qu secouent le monde arabe par le prisme de l'opposition entre démocratie et dictature. Ce sont là des catégories qui, sans être dépourvues de pertinence, ne rendent pas compte d'une réalité fondamentale : l'antagonisme immémorial des sunnites et des chiites. C'est pourquoi, dans cet ouvrage, Antoine Sfeir a choisi de remonter aux sources historiques et théologiques de cette guerre de «l'islam contre l'islam», afin d'en mieux saisir les implications géopolitiques. De l'Iran à l'Egypte, du Qatar à la Syrie, du Maghreb à «l'Orient compliqué» - et, surtout, du prophète Mahomet aux luttes de succession ouvertes par sa mort -, il brosse une freque magistrale du monde arabe tel qu'il est, de ses «printemps» à ses éventuels automnes. Une exploration minutieuse et pédagogique qui, en brassant un immense passé, éclaire singulièrement notre présent.
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Kant ; une lecture des trois "Critiques"
Luc Ferry
- Grasset
- Collège de Philosophie
- 4 Octobre 2006
- 9782246539193
? On pourra chercher tant qu'on voudra à tourner la difficulté, fréquenter les cafés philosophiques et les lieux initiatiques en tout genre, rien n'y fera : il est impossible d'entrer vraiment dans la philosophie si l'on ne prend pas le temps de comprendre en profondeur au moins un grand philosophe. ?C'est dans cette perspective que Luc Ferry offre au lecteur une introduction aux trois ouvrages majeurs de Kant - ses trois Critiques - qui correspondent à la théorie de la connaissance, à la morale et à l'esthétique. Il a cherché à lui ouvrir quelques portes, à lever les principaux obstacles qui peuvent entraver d'entrée de jeu la compréhension - expliquer, par exemple, pourquoi la Critique de la raison pure commence par une question en apparence technique, d'un intérêt très médiocre, celle des « jugements synthétiques a priori » ; ou encore, indiquer les raisons pour lesquelles la morale prend la forme d'un « impératif catégorique », dès lors que le propre de l'homme, ce qui fait sa dignité et le distingue des animaux, est situé dans sa liberté ou dans sa « perfectibilité ». ?Par delà le travail d'introduction proprement dit, ce livre propose une interprétation d'ensemble du système kantien qui part de ce qui en constitue à la fois le coeur et la principale difficulté : la question de la chose en soi. Lire Kant est et restera toujours difficile et ce livre ne prétend pas à la facilité. Du moins peut-on s'efforcer de rendre la tâche tout à la fois plus sensée, en souligant les enjeux, et moins ardue, en donnant les clefs de l'édifice. Le jeu, comme on dit, en vaut la chandelle ? ?
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Jusqu'au bout de la foi
Vidiadhar surajprasad Naipaul
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 6 Novembre 2013
- 9782246789512
« Jusqu'au bout de la foi est, en toute logique, la suite de Crépuscule sur l'Islam. L'avenir est contenu dans le passé, et la douleur du second livre est contenue dans le premier. Il m'apparut que je n'avais pas pris assez de distance avec le matériau à l'origine de ce premier livre, que je l'avais par trop tenu pour acquis. Il m'apparut qu'il y avait là matière à s'interroger, comme ce dut sans doute être le cas dans le monde classique à l'époque où celui-ci fut supplanté par ce phénomène inconnu qu'était alors le christianisme. De nombreux ouvrages avaient été écrits sur cette transition, et ce dont j'étais témoin, me semblait-il, méritait plus ample réflexion. Au lieu de le tenir pour un fait acquis, il me fallait considérer l'effet que pouvait avoir sur les individus la mise à mal ou le renversement de leur culture. Ainsi ce livre a-t-il pour thème l'histoire d'individus pris dans la déferlante de changements historiques. »V.S. Naipaul
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« Il est la première référence. Le premier secours. Grâce à une étincelle venant de lui comme un sourire, tout s'éclaire. » Ainsi parle Elie Wiesel, qui rend un hommage poignant, dans ce livre bref et singulier, à l'une des figures majeures de la pensée juive : Salomon, fils d'Isaac, rabbin de Troyes au XIème siècle, plus connu sous le nom de Rashi. Né en 1040 et mort en 1105, Rashi fut l'un des plus grands commentateurs du Talmud. La légende rapporte que ses parents possédaient une pierre précieuse, que l'Eglise voulut leur acheter ; plutôt que de céder à la tentation, ils jetèrent cette pierre à la mer - et le ciel, en récompense, leur donna un fils qui, par son esprit, brillait plus encore que cette pierre précieuse. Mais Rashi n'est pas que légende : il est aussi le témoin d'une époque où la communauté juive, en France, jouissait d'un certain prestige et d'une certaine renommée. L'érudition rabbinique de Rashi, sous la plume à son tour lumineuse d'Elie Wiesel, est le signe d'une extraordinaire ouverture à toutes choses de l'esprit. Un appétit de chercher, de connaître, de comprendre, qui va bien au-delà de la lecture des textes sacrés ; un gai savoir qui nous parle encore, par delà les siècles.
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On les appelle les « sortants vers la question », ces hommes et ces femmes issus des milieux utra-orthodoxes israéliens qui, un jour, décident de rejoindre la vie laïque. Ce choix douloureux les plonge dans un univers inconnu où ils sont coupés de leur famille, souvent sans ressources et sans éducation autre que religieuse. Là d'où ils viennent, la vie est réglée de façon précise et immuable, soumise à une loi implacable mais rassurante. Là où ils vont, ils sont seuls face à eux-mêmes.
Au sein d'une association d'aide aux sortants, à Jérusalem, Florence Heymann a rencontré beaucoup de ces déserteurs. Elle restitue leurs cheminements chaotiques à travers des portraits intimes et attachants : des dissidents, des « apostats sortis du placard », des suicidaires, des marginaux, des « kippas roses », des voyous... Autant d'individus réclamant simplement le droit de choisir leur vie, loin de leur monde religieux d'origine, ultra sectaire, dans lequel même le sexe et le téléphone sont estampillés cashers. Parfois réussies, parfois tragiques, ces sorties du « ghetto » sont toujours un voyage fascinant, un apprentissage de la liberté semé d'embûches et de doutes.
Un travail totalement inédit qui nous donne à découvrir le monde fermé des ultra-religieux et les parcours poignants d'êtres en quête de leur vérité. -
Al-Sîra Tome 2 ; le prophète de l'Islam raconté par ses compagnons
Mahmoud Hussein
- Grasset
- essai français
- 3 Janvier 2007
- 9782246709190
Le Prophète de l'Islam a vécu il y a quatorze siècles, dans une société de tradition orale. Les témoignages de ses contemporains, sur sa personne et son action, ont été fixés par écrit plus d'un siècle, voire deux, après sa mort. Ils ont d'abord été transmis sur des supports de fortune, avant d être recueillis par différents chroniqueurs, qui les ont triés, compilés, rédigés chacun à sa manière.
Les textes laissés par ces chroniqueurs forment un volumineux corpus, portant le titre générique d'Al Sîra, ou « Chroniques du Prophète de l'Islam » (à distinguer des « Dits du Prophète » - Hadîths et des commentaires du texte sacré Le Coran). Grasset en a publié un premier choix : « Le Prophète del'Islam raconté par ses compagnons ». Voici la suite.
Le portrait de Mahomet que nous livre la Sîra est celui d'un être supérieur, aux prédispositions spirituelles précoces, enclin à la solitude et à la méditation. Sa vie bascule, à l âge de quarante ans, quand il entend la voix de l'Ange Gabriel, qui lui révèle que Dieu l'a choisi comme Son Messager. Il va défier les siens, renier ses ancêtres, insulter leurs idoles et assumer l'immense solitude qui en découle. Puis il va se muer en homme d'Etat, en chef de guerre, en bâtisseur d'une Cité nouvelle.
Les Chroniques qui retracent cette trajectoire constituent pour les musulmans un réservoir d'exemples à suivre, de gestes à méditer, de vérités à retrouver au quotidien. Mais peu de gens les lisent dans le texte. A la mosquée, à l'école ou à la télévision, ils en reçoivent sans cesse des bribes, le plus souvent extraites de leurs contextes, tronquées, voire carrémenmt réinventées, afin de servir les différents discours du moment. C'est en partant de ce constat, et pour contribuer à rétablir la vérité de ces textes, que les Mahmoud Hussein ont voulu présenter la Sîra sous une forme accessible au lecteur d'aujourd'hui.
Ajoutons enfin et ce point est essentiel que les chroniques de la Sîra proposent une vision de l'Islam plus « libérale », plus tolérante, plus ouverte à l'individu. Cette caractéristique explique peut-être le fait que cette source théologique ait été, si souvent, négligée ou dissimulée, au profit d'une orthodoxie coranique plus stricte. Le premier volume rassemblait, essentiellement, des « chroniques » relatives à la vie du Prophète. Celui-ci, en revanche, rassemble les chroniques qui illustrent son action de « chef d'Etat ». Du coup, ce second volume est plus politique et moins théologique que le premier. -
Jean-Claude Milner y poursuit la réflexion sur le judaïsme engagée dans Les Penchants criminels de l?Europe démocratique ainsi que dans les Leçons données, ces dernières années, dans le cadre de l?Institut d?Etudes lévinassiennes de Jérusalem.
?Le livre oppose ces deux figures apparemment voisines et, en réalité, parfaitement antinomiques que sont la figure du « Juif de l?Etude » et la figure, plus moderne, fruit et coeur de ce que l?on a appelé le processus de l?assimilation, du Juif de Savoir.
?Comment Judaïsme et Savoir se sont-ils noués demande Milner ? Comment, au terme de quel processus, la figure traditionnelle du Sage, voué à la lecture et au commentaire des « lettres de feu » du Talmud, a-t-elle cédé la place à cet autre type d?humain qu?incarnent, pour aller vite, Leo Strauss, Gershom Scholem, Sigmund Freud ou Walter Benjamin ? D?où vient que cette histoire se soit jouée, pour l?essentiel, sur la scène de la culture et de la langue allemande ? Et d?où vient qu?elle se soit dénouée, enfin, dans la forme de la tragédie ?
?A travers ce livre - dont les protagonistes sont, aussi, Hannah Arendt, Michel Foucault, Martin Heidegger - c?est toute l?aventure de l?Europe qui se profile : passée et, surtout, à venir.
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On nous dit : le Dieu chrétien est amour, mais il vous jettera en enfer ou au paradis jusqu'à la fin des temps. Il nous a donné son fils Jésus, il l'a condamné à mourir sur la croix, mais c'est pour racheter nos péchés... On nous dit : le Dieu chrétien est tout-puissant, il peut tout pour l'homme et tout contre lui. Mais si Dieu n'était pas tout à fait celui que nous croyons ? Depuis deux millénaires, l'Eglise et la tradition ne nous transmettent-elles pas ainsi la vérité d'un Dieu omniscient et omnipotent, vengeur, calculateur ? Ne sommes-nous pas prisonniers d'images archaïques ? Qui donc est ce Dieu qui fonde une religion de souffrance et de larmes ? Et si nous ne connaissions pas le Dieu révélé par la vie et l'enseignement de Jésus ? Et si ce Dieu pouvait échouer ? Et s'il n'avait jamais voulu que son fils meure sur la croix ? Et s'il avait créé un monde inachevé pour un homme inachevé ? Autant de questions qu'on évoque peu... Comme dans son Jésus, Jacques Duquesne explique, argumente : "le Dieu révélé par Jésus était si différent de ce que les hommes pensaient être la divinité, que son visage a été déformé dès qu'il eut cessé de parler directement".
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Ce livre sans équivalent en France est le fruit d'une enquête longue et minutieuse, nourrie des informations les plus récentes sur la planète des catholiques : plus d'un milliard d'hommes répartis sur cinq continents. Il s'articule en huit grands chapitres qui éclairent tous les aspects de cette religion aujourd'hui : « Le Pape en sa ville », « Mémoires », « Pouvoir », « Doctrine », « Morale », « Rituel » , « Tribus », « Géographie ». Synthèse magistrale, partant du cas singulier d'un chef de religion qui est à la fois pasteur et homme de pouvoir, le livre procède à une analyse historique, dogmatique et politique de la religion catholique. Révélant les arcanes les plus secrets de l'organisation du pouvoir au Vatican, il fait l'état des contentieux entre l'Eglise et la modernité à travers l'histoire, sans jamais rien cacher des torts qu'a pu avoir le catholicisme. Classant les sept grandes familles qui composent la communauté des croyants, des traditionalistes aux rebelles, il nous amène à constater les profonds bouleversements de la géographie de la chrétienté dans le monde, de la France à la Chine, de l'italie au Brésil. Y-a-t-il crise ? Ou au contraire regain d'influence ? Quel est, depuis l'autorité restaurée de la papauté depuis Jean-Paul II, le chemin que prend l'Eglise de Rome ? A la fois savant et alerte, ce livre tente de répondre aux questionnements que soulève, dans un siècle redevenu profondément religieux, ce milliard de catholiques qui intrigue, inquiète parfois, intéresse toujours.
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L'enseignement de la divine Shakti ; anthologie des textes tantriques
Jean Varenne
- Grasset
- Littérature
- 27 Septembre 1995
- 9782246795162
Le tantrisme, une des composantes majeures de l'hindouisme, en inverse les valeurs fondamentales. Par exemple au lieu de vénérer les dieux mâles de la religion traditionnelle (Shiva, Vishnu, Krishna, etc.), les tantriques vouent un culte exclusif à des déesses telles que Kâlî, Durgâ ; au lieu d'être végétariens et de s'abstenir de boissons alcoolisées, ils mangent de la viande et boivent du vin. Et surtout ils mettent en valeur la sexualité et la pratiquent d'une façon "libérée" : partenaires multiples, commerce avec des individus de basse caste, toutes choses qui valent "excommunication" dans l'hindouisme traditionnel. Il ne s'agit pourtant pas d'une invitation à la débauche, puisque l'on reste dans le cadre de la religion, mais d'une "vue du monde" originale, selon laquelle le Dieu tout-puissant est un absolu transcendant, donc non agissant, l'action étant l'apanage de la déesse nature : Shakti ("Energie", "Puissance"). Voici, pour la première fois, une anthologie de textes tantriques en langue française : {Upanishads} (enseignements ésotériques), {Hymnes} et {Chants} utilisés dans le culte, {Textes rituels}, accompagnés d'une substantielle introduction, d'indications sur le sens et la valeur de chaque texte traduit, d'un glossaire et d'une bibliographie.
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Le soufi égyptien Ibn "Atâ" Allâh (1259-1309) est l'auteur d'une oeuvree qui a pénétré tous les milieux mystiques de l'islam. Dans la Sagesse des maîtres soufis, son dernier ouvrage, Ibn "Atâ" Allâh rend hommage à son maître al-Mursî et au maître de celui-ci, le Marocain Abû l-Hassan al-Shâdhilî, fondateur de l'ordre shâdhilî - l'une des principales composantes du soufisme actuel.
Ibn "Atâ" Allâh le premier - ni al-Mursî ni al Shâdilî n'avaient écrit -, nous révèle l'essentiel de la doctrine de son ordre et dresse un plaidoyer très étayé en faveur du soufisme et de la sainteté. Soucieux de toucher un public large, Ibn "Atâ" Allâh émaille son récit d'anecdotes savoureuses ayant pour cadre l'Egypte du XIIIe siècle.
« Il est plus difficile de connaître le saint que de connaître Dieu », affirmait al-Mursî. A l'évidence, la relation privilégiée qui s'est tissée ici entre maître et disciple fournit un témoignage incomparable suir la sainteté en terre d'islam, qui a valeur universelle. -
Au départ, un constat : des trois monothéismes en activité, l'Islam est le seul qui (culturellement, démographiquement...) fait, chaque jour, de nouveaux adeptes. D'où les questions : qu'y a-t-il derrière le « désir d'Islam » ? Quel type de sagesse, de confort, d'espérance, va-t-on y puiser ? Et qu'y a-t-il de commun entre les individus (intellectuels de haut niveau, ou jeunes habitants des cités en mal d'identité) qui épousent son crédo ? Ce livre - bref, brillant, enlevé - tente d'y répondre.
Au fil d'une démonstration limpide, l'auteur observe alors que l'Islam, aujourd'hui, propose d'abord des certitudes là où les autres monothéismes ne sont paradoxalement que des pédagogies du doute. Il note également - à travers les itinéraires d'individus aussi différents que Lawrence d'Arabie, Louis Massignon, Roger Garaudy, Jean Genet ou Michel Foucault - que l'Islam est, aussi, une « matrice nourricière et maternelle » qui procure un sentiment d'imersion, d'appartenance, qui fait tragiquement défaut aux sociétés démocratiques et « désenchantées ». De façon plus polémique, plus allusive, Martine Gozlan s'interroge également sur les rapports entre l'Islam et l'homosexualité - perçue, ici, comme un lieu primordial avec le pouvoir des mères et l'effroi devant la sexualité féminine. -
Le village de la fin du monde ; rendez-vous à Bugarach
Nicolas d' Estienne d'Orves
- Grasset
- Essai
- 14 Novembre 2012
- 9782246789161
Chacun le sait, notre monde prendra fin le 21 décembre 2012. Cette promesse d'apocalypse nous viendrait de l'antique calendrier maya, censé s'achever à cette date fatidique.
Deux cents personnes suivent la prophétie de très près : les habitants de Bugarach, petit village de la haute vallée de l'Aude, en plein pays cathare. Il serait le seul à survivre au cataclysme.
Bugarach est devenu le lieu de toutes les folies, où se concentrent tous les fantasmes millénaristes, prophétiques, délirants. Et aussi bien les intérêts d'argent. Nicolas d'Estienne d'Orves a passé plusieurs semaines à Bugarach pour tenter de comprendre. A mi-chemin entre enquête ésotérique et journal de bord drôlatique, son récit dresse le portrait d'une France parallèle, où le plus fou est toujours possible. Bienvenue dans le village de la fin du monde. -
Dans Allah, liberté et amour, Irshad Manji invite musulmans et non-musulmans à transcender leurs peurs, qui les empêchent de vivre un rapport honnête et intègre avec Dieu : la peur d'offenser l'Autre dans un monde multiculturel ou de remettre sa propre communauté en question. Depuis la parution de son best-seller Musulmane mais libre, Irshad Manji est passée de la colère au combat. Elle nous montre comment chacun peut réconcilier sa croyance et l'autonomie, et découvrir ainsi le Allah de la liberté et de l'amour.
Irshad Manji, tire profit de son expérience pour partager avec le lecteur des histoires parfois émouvantes, souvent drôles, toujours révélatrices de la confusion morale de notre temps. Qu'est-ce qui empêche les jeunes Musulmans, même en Occident, d'exprimer leur soif d'une réinterprétation religieuse ? Pourquoi un non-musulman craint-il de soutenir ouvertement les voix libérales au sein de l'Islam ? Comment en est-on arrivé à tolérer des coutumes intolérables, tels que les crimes d'honneur ? Comment les croyants peuvent-ils rejeter le dogme tout en gardant la foi ? Et surtout, comment chacun d'entre nous peut-il amorcer un voyage personnel vers le courage moral afin de réconcilier la foi et la liberté ?
Allah, liberté et amour est le guide à suivre pour devenir un citoyen du monde courageux et audacieux. Car Irshad Manji a une foi profonde non seulement en Allah, mais aussi en l'être humain... -
L'auteur montre pourquoi la notion de "mort de Dieu" pose plus de difficultés qu'elle n'en résout. Comment le Dieu dont on proclame la mort est un Dieu conceptuel, abstrait, désincarné, à la lettre une idole. Et comment la question de Dieu s'ouvre d'autant plus que cette idole ne cesse, sous nos yeux, de mourir... Dieu est mort donc, le Dieu des philosophes, le Dieu de la raison rationnelle : vive Dieu par conséquent, le Dieu de la distance, le Dieu mystérieux et insondable du credo quia absurdum. L'originalité de cette étude, à la fois rigoureuse et brillante, tient à ce que, pour la première fois, un philosophe chrétien reprend et se nourrit de problématiques aussi "hérétiques" que celles de Heidegger, Hlderlin ou Jacques Derrida.
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Textes fondateurs de la tradition maconnique
Patrick Négrier
- Grasset
- Littérature
- 10 Janvier 1996
- 9782246795155
La Maçonnerie française, unit en elle deux courants traditionnels distincts. Une Maçonnerie {opérative}, issue des anciens métiers de constructeurs et qui ne se distinguait pas, jusqu'à la Renaissance, du compagnonnage ; une Maçonnerie {spéculative}, issue des milieux alchimiques et philosophiques européens. La lecture du {Regius} et du {Cooke}, deux des plus anciens documents représentatifs de cette maçonnerie opérative et conservés au British Museum, donne une idée de l'organisation des premières assemblées des maçons ; elle permet de mieux comprendre ce que fut l'apport des maçons qui, au XVIIe siècle, et surtout à partir de la création de la Grande Loge de Londres, en 1717, tentèrent de faire de la Maçonnerie "une confraternité morale unissant les hommes de bien de tous les pays, de toutes les langues, de toutes les races et de toutes les positions sociales". Patrick Négrier a rassemblé ici et traduit un ensemble de textes représentatifs des origines xxx certains, jusqu'alors inédits en français, nous faisant mieux comprendre comment la Maçonnerie a, peu à peu, abandonné sa dimension opérative pour se muer en une société initiatique et donc secrète.