Presses universitaires de Provence
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De l'hypertrophie du discours didascalique au XX siècle
Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 17 Décembre 2020
- 9791036561214
La notion de didascalies est au coeur même de l'esthétique théâtrale. Elle pose la question qui touche à l'essence du théâtre, celle du rapport auteur/metteur en scène, acteur/spectateurs, lecteurs. Qui parle dans les didascalies et à qui ? Quasi inexistantes dans le théâtre renaissant et dans le théâtre classique, elles abondent dans le théâtre aujourd'hui au point de constituer aux côtés du dialogue un texte à part entière comme le montre l'ensemble des articles rassemblés dans ce recueil. C'est là une des grandes caractéristiques du théâtre depuis le début du XXe siècle. Est-ce que l'hypertrophie de ce discours didascalique est venue transformer la nature même du texte de théâtre ? Telle est la question à laquelle ce volume collectif tente de répondre afin de cerner la spécificité de l'écriture dramatique aux XXe et XXIe siècles.
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Ce volume est le quatrième recueil, édité aux PUP, des actes du séminaire de l'EA SIGMA Sociétés, Idéologies et Croyances au Moyen Âge, centre de recherches de l'Université de Provence, faisant suite à « Peuples du Moyen Âge », « Faire mémoire. Souvenir et commémoration au Moyen Âge » et « Hiérarchies et Services au Moyen Âge ». Il réunit neuf études, préparées au cours de l'année universitaire 1999-2000, dont la thématique prend son origine dans les oeuvres de Raoul Giaber et de Georges Duby. Il envisage donc, au-delà de l'année mille, la période de l'An Mil, hors de toute polémique, dans quelques-uns de ses aspects socio-politiques (le mariage, la royauté, les conciles de paix), littéraires (les origines de l'épopée, l'écriture hagiographique), artistiques (l'architecture religieuse) ou géopolitique (les Turcs au Moyen Orient). Sans être exhaustif, ce panorama contribue à montrer comment l'individualisation par Georges Duby de la période qui s'étend environ de 970 à 1040 a pu fournir aux médiévistes un remarquable observatoire historique.
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Si les études portant sur le genre et la migration ont donné lieu à de nouvelles perspectives d'analyse, rares sont les recherches qui interrogent la façon dont, en situation de mobilité, se pense la relation de maternité/paternité. Cet ouvrage contribue ainsi à enrichir cette approche en s'intéressant à la transformation des rapports sociaux de sexe induits par les migrations dans l'exercice de la parentalité. Il offre un regard inédit et innovant sur les façons différenciées d'être père ou mère et questionne la relation souvent implicite entre proximité physique et unité familiale.
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Propos sur l'intraduisible
Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 27 Septembre 2018
- 9791036523830
Alors que l'activité de traduction est universelle, se pose la question de la part du traduisible et de l'intraduisible et, surtout, celle de la nature de ce dernier. La traductologie (Jakobson, Mounin, Meschonnic, Berman) a théorisé de diverses manières la traduction, ses processus et ses acteurs, de l'auteur en langue source jusqu'au lecteur en langue d'accueil, le possible, le nécessaire et l'impossible à traduire. Dans la pratique, tout traducteur littéraire est confronté à des éléments qu'il juge « intraduisibles », mais les textes traduits proposés à la lecture se présentent implicitement comme les équivalents exacts des originaux et comportent rarement la trace des hésitations et interrogations des traducteurs, le plus souvent sous la forme de notes explicatives en bas de page. L'intraduisible peut être d'ordre référentiel : l'inexistence dans la langue d'une culture donnée d'une entité quelconque, matérielle ou notionnelle, peut aller de pair avec une existence de moyen lexical. Ce fait a été décrit à propos des traductions de la Bible, dans la confrontation du vocabulaire liée à la neige chez les Inuits, etc. L'intraduisible est ici tout relatif et relève encore du domaine de l'explicable. L'intraduisible peut être plus proprement linguistique : les jeux de mots, mais aussi certains traits grammaticaux, faits de morphologie ou tournures syntaxiques peuvent gêner, voire empêcher la traduction, ou au contraire, contraindre le traducteur à prendre des décisions que l'auteur n'a pas eu à prendre. Est-il possible et nécessaire d'expliquer une assonance, l'emploi d'une structure syntaxique ? Il s'agit d'étudier l'intraduisible dans la pratique du traducteur, la nature de l'intraduisible, les « techniques » d'évitement ou d'affrontement mises en oeuvre pour produire un texte cohérent et lisible. Les langues mises en présence seront le français, l'allemand et les langues slaves.
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Place des femmes dans la cité
Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 17 Juin 2021
- 9791036569678
En dépit de l'exclusion politique des femmes de l'exercice du pouvoir pendant une très longue période de notre histoire, les femmes n'en sont pas moins présentes et agissantes dans le débat politique. Cet ouvrage propose d'élargir l'enquête historique sur l'émancipation politique des femmes à plusieurs thématiques, de l'Antiquité à nos jours. En premier lieu, les travaux présentés portent sur la place attribuée aux femmes du point de vue de la transmission des règles du pouvoir et de la citoyenneté. Malgré l'épisode de la Révolution française propice à des actions concrètes d'émancipation, le cadre de référence reste celui de la famille pendant le xixe siècle et une grande part du xxe, et maintient la relation mère-fille dans les idéaux d'une société sous domination masculine. En second lieu, l'exploration porte sur le champ économique et social : la place des femmes dans le commerce lyonnais au xviie siècle ; l'action sociale, politique et matérielle à Marseille.
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Issus d'une réflexion collective, pluridisciplinaire et inscrite dans la longue durée portée par des enseignants-chercheurs et de jeunes docteurs ayant côtoyé ou partagé de près les recherches du professeur Jean-Marie Guillon, les textes rassemblés dans cet ouvrage sont centrés sur la question de l'engagement des acteurs, que ce soit à l'échelle de la micro-histoire ou à un niveau plus global. À partir de problématiques relevant des champs respectifs de l'histoire politique, sociale et économique - terrains renouvelés par les approches de l'histoire culturelle -, l'acte d'engagement individuel ou collectif est interrogé à la lumière de moments exceptionnels censés faire appel à des gestes qui le sont tout autant, ou à des usages mémoriels particuliers et souvent instrumentalisés au profit de toutes sortes d'objectifs. Résolument méditerranéen, l'ouvrage s'ouvre à d'autres latitudes, facilitant ainsi la mise en relief des différences et des invariants entre les époques, les lieux, permettant à la notion d'engagement d'apparaître dans toute sa complexité, sa richesse, et de démontrer toute sa pertinence dans sa capacité à interroger et à faire comprendre les sociétés méditerranéennes d'hier et d'aujourd'hui.
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À l'image de la mosaïque qui lui donne son titre, cet ouvrage assemble les éléments d'un motif laissant à l'espace méditerranéen une place centrale. Combinant les approches, entrecroisant trajectoires individuelles et destins collectifs, il donne à voir le rôle structurant des villes dans la façon de concevoir et représenter l'espace, témoigne des réussites et des échecs du vivre ensemble. Dans une perspective d'anthropologie historique, il interroge la question de la souffrance des corps au travail et des corps asociaux. Il joue enfin sur les échelles de la mémoire, questionnant l'action des institutions et des hommes comme passeurs de culture, mettant en évidence l'importance du phénomène de la circulation au sein d'un espace marqué par un incessant va-et-vient de civilisations dont l'extrême enchevêtrement a fini par donner naissance à une certaine forme d'homogénéité.
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Si la présence de l'eau est vérifiable dans d'innombrables épisodes de récits arthuriens, elle se fait plus rare dans les gestes épiques ou dans les intrigues romanesques qui échappent au cycle d'Arthur. Surtout, elle n'y possède que rarement la signification secrète qui constitue pour les mers, fleuves, rivières et sources celtiques l'essence de leur mystère. L'eau épique ou romanesque est généralement plus "naturelle", si l'on peut dire, elle est moins perfide, moins équivoque que l'eau celtique. Elle recèle pourtant des périls qui peuvent être mortels pour le héros. L'eau dangereuse coule alors dans le paysage épique : elle apparaît fréquemment comme la composante d'une situation dramatique, ou sa cause. Elle sert de décor à des scènes violemment pathétiques, dont nous fournirons un certain nombre d'exemples ; elle peut prendre dans l'épopée et surtout le roman un sens symbolique, adopter une personnalité morale, être un piège pour l'homme.
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Ce colloque nous engage sur un terrain difficile ; comment les autorités sociales d'autrefois se sont-elles trouvées prises entre un devoir de punir, résultant de la mission qui les définissait, et un "devoir" de ne pas punir, où le plus haut souci religieux pouvait se mêler confusément aux nécessités pratiques ? et comment se sont-elles défini un éventail de solutions applicables aux différents cas ?
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Vieillesse et vieillissement au moyen age
Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 17 Janvier 2014
- 9782821836006
Au Moyen Âge vivre, c'est se battre et survivre, triompher d'obstacles constamment présents et incessamment renouvelés : tourbillon de violence et d'agressivité pratiquant une impitoyable sélection naturelle. La longévité des individus suppose un débordement de vitalité intacte. L'obligation d'une vie dans l'instant privilégie la force de l'âge, la saine maturité ; dès lors, la vieillesse se réduit à un triste épilogue, l'enfance étant conçue comme un fade préambule.
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L'or est soit un objet, soit un mythe de cet objet. L'objet-or est soit un métal, minerai ou épuré, soit un bijou à éventail de multiples significations dont celle de monnaie. Le mythe part de l'éclat solaire qu'avive le traitement au feu du métal-minerai ; il aboutit par cet éclat, par la consistance, l'utilité, les formes du bijou, les charmes de cette luminosité, à porter la joie et l'espérance du monde d'outre-nuit où le soleil qu'il symbolise ne se couche pas. Ainsi la longévité et la ductilité de cet objet-mythe lumineux évoque à l'homme son rêve d'immortalité. Car tout mythe est une réalité de sentiments que les hommes font reposer sur des objets réels en se servant d'heureuses apparences qui leur symbolisent les qualités de l'invisible. L'or est ainsi lumière et bonheur éternel ; les chefs et les femmes le portent avec prédilection comme certains enfants, tandis que le guerrier, ut sic, préfère le fer, et la forge. L'art de l'or, et celui de l'argent fort proche, est ainsi aux confins de l'économie et de la religion, une structure de médiation, une médio-structure toujours liée au roi : orfèvre de ses trésors et de sa liturgie ou monnayeur de sa puissance. D'Aristote à Thomas d'Aquin, on a toujours su distinguer le métal d'orfèvre et le signe monnayé, le trésor et la monnaie, le mythe et l'utilité fonctionnelle.
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Le soleil, la lune et les etoiles
Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 17 Janvier 2014
- 9782821835931
Soleil, Lune, Étoiles : leur présence, si l'on fait appel à ses souvenirs de lectures, n'est pas très fréquente dans les oeuvres romanesques ou épiques du xiiième siècle. Mais si leurs apparitions sont rares, elles ont toujours, ou presque, une fonction que l'on peut qualifier dès maintenant de magique ou de mystique ; soleil, lune, étoiles remplissent alors le rôle de signes ; ils annoncent des situations, des conjonctures romanesques parfois conventionnelles, parfois plus originales : ils s'intègrent alors dans l'action ; ou ils font partie d'un climat amoureux, ils sont les attributs de scènes courtoises ; ou ils ouvrent un chemin mystique aux héros. Ils remplissent assez rarement un rôle utilitaire, plus rarement un rôle purement esthétique, suscitant la seule émotion artistique chez l'auditeur, ainsi que le public moderne y est habitué depuis les romantiques : « Pâle étoile du soir, messagère lointaine... » écrivait Musset.
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Identites juives et chretiennes en mediterranee
Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 7 Juillet 2017
- 9782821882881
Pour éclairer l'histoire d'Avignon et du Comtat Venaissin, trop vite rendue au ténèbres, après son âge d'or pontifical, René Moulinas a creusé son sillon dans la part encore dormante des archives du Vaucluse, dans une quête des faits culturels et religieux. Ce recueil, qui rassemble des contributions de vingt-deux auteurs, explore, en forme d'hommage, des domaines historiques familiers à René Moulinas. De la fin du Moyen Âge au début du XIXe siècle, dans le sud-est de la France, chrétiens et juifs ont cohabité, du fait du maintien de ces derniers sur les terres pontificales comtadines. Cet ouvrage présente divers aspects de la vie de ces communautés catholiques, protestantes, juives, dans ce qui fait leur identité, ainsi que dans leurs relations.
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Morphologie et morphematique.
Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 20 Décembre 2012
- 9782821827653
Le morphème, qui est un des grands acquis théoriques de la linguistique moderne, semble maintenant un peu oublié par les linguistes et les grammairiens, qui en reviennent paresseusement au mot de la tradition. Ce livre voudrait proposer une théorie du morphème et de l'analyse en morphèmes qui soit compatible avec une véritable théorie du mot. Il illustre les concepts de cette théorie en s'appuyant beaucoup sur le français, mais aussi en essayant de décrire des langues typologiquement plus ou moins différentes comme l'allemand, le russe, le latin, le grec, ou encore le finnois, le hongrois, le chinois, le japonais, l'arabe, l'hébreu, ainsi que les langues des débuts de l'écriture que sont le sumérien et l'égyptien. Il le fait en prenant comme corpus des versets du premier chapitre de la Genèse, et les conjugaisons de l'espagnol, de l'italien et du latin. Ce livre s'adresse avant tout aux étudiants de premier cycle en lettres modernes, en sciences du langage et en langues vivantes. Il s'adresse à tout débutant qui n'a jamais fait de morphologie, ou d'analyse en morphèmes, et définit donc tous les concepts qu'il emploie. Il s'adresse aussi aux linguistes, auxquels il propose une synthèse cohérente et actuelle de linguistique descriptive.
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Aimant cueillir les fleurs variées de l'imaginaire dans l'espace qu'il appelle son « jardin secret », André Moisan n'est pas sans évoquer ces clercs du Moyen Âge qui savaient allier le soin des réalités célestes et l'amour des belles lettres. Par ce volume de Mélanges, ses collègues et ses amis ont voulu rendre hommage à l'engagement scientifique et à la modestie d'un « chercheur de l'ombre », au travail et à l'érudition d'un homme qui, inlassablement et en marge de l'institution universitaire, a contribué jour après jour à l'ouverture et à la diffusion des connaissances dans le vaste domaine qui était le sien : l'épopée française. Malgré la diversité des textes abordés et la variété des approches choisies, ce volume s'organise autour de ce thème unique qui lui confère, par sa richesse et par son ampleur, souplesse et cohérence. Épopée et hagiographie, épopée et historiographie, rayonnement européen de l'épopée en constituent en effet les lignes directrices. Certains essais ont privilégié une approche linguistique, d'autres ont insisté sur la dimension spirituelle de divers textes ; l'étude des sources, les mises en valeur thématiques, l'analyse des effets d'intertextualité, la confrontation de plusieurs versions d'une même oeuvre sont les autres lieux de cette réflexion plurielle qui vient enrichir notre connaissance d'un genre auquel André Moisan, comme en témoignent les cinq volumes de son Répertoire et ses nombreux travaux, a consacré sa brillante énergie. Ce livre d'hommage constitue donc, pour sa part, un apport, à la fois riche et généreux, aux études médiévales.
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Le nu et le vêtu au Moyen Age, XIIe-XIIIe siecles
Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 17 Janvier 2014
- 9782821836105
Ce volume 47 de la collection « Senefiance » offre le texte des 29 communications qui ont été prononcées lors du colloque organisé par l'équipe de recherche du CUER MA (EA 2077) les 2, 3 et 4 mars 2000 à l'Université de Provence. Les intervenants ont porté leur réflexion soit sur des oeuvres précises (Fierabras, Aliscans, Eneas, Bisclavret, Silence, Merlin, Lancelot en prose, Queste del saint Graal), soit sur une vaste partie ou l'ensemble d'un domaine littéraire (lyrique occitane, chanson de geste, roman d'antiquité, roman arthurien, fabliau, théâtre, hagiographie). La connaissance de realia propres à la vie monastique ou aux pratiques funéraires permet des rapprochements intéressants avec la littérature, en éclairant des détails descriptifs ou des allusions. L'étude de l'imaginaire du vêtement révèle ses richesses mais aussi celles dont se pare la rhétorique lorsqu'elle joue des métaphores. Enfin, cinq de ces communications portent sur les littératures germanique et persane et ouvrent ainsi le champ à des études comparatives.
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L'on n'est jamais trahi que par les siens. S'il y a du vrai dans cet adage, les relations familiales, où s'expriment parfois les solidarités les plus fortes, ne seront-elles pas aussi l'occasion des dissensions les plus douloureuses ? La parenté peut susciter parfois de bien curieuses rivalités, et l'épopée, qui accorde tant d'importance aux liens familiaux, en propose des exemples fort variés. Souvent, les Sarrasines rejettent leurs pères, leurs frères, leurs époux. Ailleurs, Ganelon trahit son beau-frère l'empereur, et Roland son fillastre. Mais les oppositions les plus inattendues sont parfois les moins brutales.
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Banquets et manieres de table au moyen age
Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 19 Mai 2014
- 9782821836921
Depuis quelques années les historiens s'intéressent également à l'histoire de la sociabilité qui comprend plusieurs aspects. Un des aspects est celui de la sociabilité de la table. Le but de cette étude est de donner une impression de ce qu'on pourrait appeler la sociabilité à table. On peut l'analyser à partir des festivités de toutes sortes qui se déroulaient à des occasions spéciales, c'est-à-dire regardons par exemple de plus près les mariages, baptêmes, funérailles et les repas des corporations et des métiers. Cette étude se consacre à l'analyse de sources qui viennent d'une région géographique assez restreinte qui comprend les villes de Brunswick, Duderstadt, Gttingen, Hanovre, Hildesheim et Lüneburg. Quant aux sources il faut avouer qu'elles ne sont pas très abondantes. Quand un chroniqueur parle par exemple d'un mariage célébré à la cour des ducs de Brunswick, il évoque surtout l'effet politique de cette union et parle longuement des invités célèbres sans montrer un intérêt plus concret pour le banquet de mariage et les plats servis. Il faut donc chercher ailleurs pour trouver des sources qui donnent des renseignements plus précis concernant notre sujet. Heureusement nous disposons de diverses ordonnances urbaines ainsi que des statuts de corporations qui nous renseignent en détail sur les règlements concernant les banquets. De plus, il y a le plus ancien livre de cuisine en bas allemand qui date du xve siècle et le journal d'un maire de la ville de Hildesheim qui relate ses expériences personnelles.
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Le cheval dans le monde medieval
Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 17 Janvier 2014
- 9782821836068
Le héros des romans de Chrétien de Troyes est un 'chevalier', ce qui suppose, au Moyen Âge, toute une série de qualités d'ordre et moral et social, qui le différencient du reste et qui le situent à l'intérieur de l'élite de son monde. On pourrait même ajouter que le chevalier a un désir de transformation qui vise le perfectionnement personnel, et que ce désir le définit d'une certaine façon. Mais, avant toute chose, on est 'chevalier' quand 'on combat à cheval', et, sans aucun doute, l'essence du chevalier est intimement liée à sa monture. Le cheval définit le héros, non pas de façon statique - comme le définissent les vertus caractéristiques de sa classe - mais en `mouvement'. C'est, précisement, dans la `chevauchée' qu'ils forment un tout indissociable, de telle façon que l'idée de l'un sans l'autre reste inconcevable. Et l'on peut dire donc que c'est dans le départ 'à cheval' vers le monde inconnu - dans le mouvement - que le héros est un vrai chevalier, car, d'un côté, il chevauche sur l'animal qui lui prête son nom, et, de l'autre, il se dirige vers la perfection à laquelle il tend par nature.
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Fin des temps et temps de la fin
Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 15 Mai 2014
- 9782821836907
D'après Jean Delumeau, "il y a unanimité chez les historiens pour estimer qu'il se produisit en Europe à partir du xive siècle un renforcement et une plus large diffusion de la crainte des derniers temps". Parmi les tenants les plus célèbres de cette doctrine - que tous ne partagent pas - se range Huizinga qui souligne qu' "au déclin du Moyen Âge, la vie s'emplit d'une sombre mélancolie. (...) Le monde s'acheminait vers sa fin, et toute chose terrestre vers la corruption".Les raisons de tant de pessimisme sont évidentes. Le quatorzième et le quinzième siècles connurent une suite de désastres qui n'épargnèrent personne en Europe. En France, la Guerre de Cent Ans éprouva cruellement la population civile ; la peste qui, en 1348, avait décimé par endroits un tiers de la population, réapparut régulièrement ça et là avec d'autres maladies tout aussi mortelles ; les disettes, dues à la détérioriation des conditions climatologiques, devinrent de plus en plus fréquentes ; enfin, le Grand Schisme, qui commença en 1378, ne constitua pas seulement un drame de conscience pour les chrétiens, mais marqua, à leurs yeux, "la rentrée dans un âge apocalyptique".
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La violence dans le monde medieval
Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 17 Janvier 2014
- 9782821836082
Si nous nous représentons le système pénal tel qu'il existait dans l'Europe médiévale, et tout particulièrement en Allemagne au bas Moyen Âge, celui-ci nous apparaît comme étant un « théâtre de l'horreur et de la terreur » puisque les méthodes punitives se caractérisaient à cette époque par une atrocité et une brutalité extrêmes et atteignaient leur point culminant par l'accomplissement de rituels superstitieux et de cérémonies macabres. À la cruauté des méthodes punitives s'ajoutait également le fait odieux selon lequel les sanctions, qu'il se fût agi de peines mutilatoires, déshonorantes, de condamnations à mort telles que l'enterrement de personnes lors de leur vivant, la noyade forcée, la potence, le bûcher, le supplice de la roue etc..., donnaient lieu à des festivités publiques et joyeuses, à des spectacles très prisés par le peuple et par les classes dirigeantes d'alors. Or, ce côté pervers du système pénal médiéval, loin d'être arbitraire, reposait sur des fondements très précis et était légitimé par des intentions visant à maintenir coûte que coûte l'ordre dans la société. Afin de pouvoir comprendre ce monde si complexe et si étrange, tel qu'il se reflétait, entre autres, dans le droit pénal, nous devons tout d'abord nous libérer des idées sur la cruauté du droit médiéval, telles qu'elles ont été inculquées aux générations passées depuis le siècle des lumières.
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Quelle image plus omniprésente que celle du clerc dans la littérature populaire de la fin du Moyen Âge ? De toutes les classes sociales évoquées, le clergé vient en tête lorsque l'on s'intéresse à des textes comme les Cent Nouvelles nouvelles, les Évangiles des Quenouilles, la Farce de Maistre Pierre Pathelin et Maistre Mimin estudiant. Ce n'est pas toujours avec respect que ces personnages sont traités, bien loin de là. La littérature médiévale n'a rien à apprendre sur la catharsis, et, fréquemment, la classe intellectuelle dirigeante est tournée en dérision. Les intellectuels au Moyen Âge n'ont pas bonne presse. Pourtant, le clergé séculier est souvent lui-même à l'aval de ces descriptions peu flatteuses dont nous traiterons ici. Cette situation peut donc, à première vue, relever du paradoxe. Comment, en effet, un groupe dominant et marginal peut-il fournir à la critique populaire déjà existante dans la rue d'autres éléments de dédain ? Cultiverait-on déjà le culte de l'écrivain incompris ? S'agit-il, au contraire, d'une critique acerbe émanant de l'intérieur-même du groupe qui la couve en son sein ? Doit-on y voir des querelles intestines d'ordres monastiques, de chapelles intellectuelles dignes du Nom de la Rose ?
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Magie et illusion au moyen age
Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 17 Janvier 2014
- 9782821836143
Voici bien l'occasion de commencer par cette constatation d'Hegel : « La magie se rencontre chez tous les peuples et dans tous les temps ». Cependant que Michel Meslin remarque dans sa récenteEncyclopédie des Religions (Bayard 1997) que derrière tous ses oripeaux la magie pose en réalité le problème de la liberté de l'homme affronté à son destin. En effet, contrairement à la religion dont les rites s'évertuent à « concilier le divin avec l'ordre des choses du monde des hommes », la magie, intervenant également auprès des puissances supérieures, le manipule, les instrumentalise, et tente de les contraindre à satisfaire les désirs humains, n'hésitant pas à transgresser les règles sociales ou morales. René Mabille en son temps avait déjà établi cette distinction dans le champ commun du sacré. L'Europe (pour ne citer qu'elle) a connu une longue tradition où la magie se confondait avec les sciences ésotériques, largement héritées de l'Égypte et de la Kabbale juive. Et il faut reconnaître que durant le Moyen Âge, la magie se mélange à diverses sciences qui n'ont pas encore trouvé leur indépendance ni leurs méthodologie propre. Ainsi, la chimie, la médecine, la pharmacologie, l'astronomie. Il suffit d'ouvrir le « grand Albert » (15e siècle) attribué au maître de Thomas d'Aquin, pour distinguer à travers le fatras des recettes délirantes, des notations très justes sur les maladies, les plantes, les poisons, etc. ce qui explique que cet ouvrage fut sans cesse réédité jusqu'à l'aube du xxe siècle. Il n'est donc pas excessif d'affirmer que la magie par son aspect technique et utilitaire, tint lieu de science exacte durant le Moyen Âge européen, et fut prise au sérieux par les plus grands intellectuels de cette époque. Rappelons cependant que la magie même alors conserva un statut éminemment ambigu ; elle fut condamnée à intervalles réguliers par l'Église chrétienne, cependant qu'elle était pratiquée dans les couvents des Bénédictins, des Cisterciens et des célèbres Templiers.
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Au carrefour des routes d'europe :
Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 14 Mai 2014
- 9782821836013
L'épopée vise donc à un but, qu'il soit purement narratif, ou qu'il se double d'une valeur morale. La marche du temps est ressentie comme la force qui nous en rapproche ; le récit est fortement marqué de cette téléologie. Dans la chronique, au contraire, le départ vaut autant que l'arrivée, parfois jamais atteinte, et le temps, ou le récit, ne fait qu'interposer des couches successives, au gré des années, entre l'auteur et le début de son texte. Les deux genres sont donc on ne peut plus différents dans leur manière de représenter l'essence même de l'historiographie, le déroulement des événements dans le temps. C'est pourquoi les procédés d'adaptation des chroniqueurs confrontés par nos poèmes nous révèlent autant de méfiance que de foi. Leur témoignage sur la valeur 'historiographique' des chansons de geste est donc bien moins que probant.